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  • Photo du rédacteurChristian B.

En suivant Giotto

Dernière mise à jour : 21 févr. 2023

Giotto di Bondone est né en 1266 ( ou 1267 ) à Vespignano ( ou peut-être à Romignano ) dans le Mugello dans la provincia de Florence. Peintre, sculpteur et architecte, l’influence de sa peinture a provoqué le vaste mouvement de la Renaissance, ses fresques peintes à Florence ( basilique Santa Croce à Florence ), à Assise ( basilique Saint François d’Assise ) et à Padoue ( chapelle des Scovegni dans l’Arena ) figurent parmi les chefs d’œuvre de l’art chrétien.

Je cite Wikipedia :

« Son influence sur les générations d'artistes qui le suivirent est immense à tel point qu'on a pu parler d'« écoles giottesques » à propos de certaines écoles de peinture regroupant des peintres dont l'œuvre a été marquée par celle du maître toscan. Des peintres comme ceux de l'école de Rimini ( Giovanni Baronzio, Neri da Rimini, Pietro da Rimini ) figurent parmi ses héritiers à la suite du passage du maitre, difficile à dater ( vraisemblablement entre 1303 et 1309 ) dans leur ville, où, entre ses séjours à Padoue et Assise, il était venu peindre un cycle de fresques (aujourd'hui perdues) pour l'église San Francesco. De nombreux artistes modernes ont trouvé l'inspiration dans l'œuvre de Giotto, où ils puisent à la source d'un humanisme qui reste valable à toutes les époques.

Ses peintures sont donc d’inspiration religieuse avec de nombreux retables ou encore de grandes surfaces de murs couvertes de fresques à Padoue ( scène de la Bible à la chapelle des Scovegni ) et à Assise ( église inférieure de la basilique et surtout, scènes de la vie de François d’Assise dans l’église supérieure de cette même basilique ), fresques du Palazzo della Regione de Padoue, détruites en 1420.

Comme architecte et comme sculpteur, Giotto a laissé à Florence un monument d'une élégance et d'une harmonie incomparables, le campanile du Duomo. La commune de Florence honora Giotto du titre de « Magnus magister » ( Grand maître ) et le nomma capomaestro ( architecte en chef ) de Santa Maria del Fiore, appelée alors Santa Reparata. Cette cathédrale, commencée par Arnolfo di Cambio, n'avait pas encore de façade, de coupole ni de campanile. Il est probable que Giotto éleva les premières assises de la façade et c'est à lui sans doute qu'il faut attribuer le dessin si délicat des fenêtres dans les nefs latérales.

Mais son œuvre incontestable est le campanile, tour carrée à trois étages de fenêtres, qui s'élève, sur la droite de la façade, à 84 mètres de hauteur. Décoré jusqu'au sommet d'incrustations de marbres de couleur, rehaussé de bas-reliefs et de statues, ce campanile est une merveille de grâce et de légèreté. Les fenêtres, qui vont s'agrandissant d'étage en étage, ajoutent à sa sveltesse aérienne ; avec le travail infini de leurs colonnettes, avec leur dentelle de marbres variés, elles sont peut-être, la plus belle œuvre du genre de tout le gothique italien, mais sa mort en 1337 marquera l'arrêt de sa contribution à cet édifice. Il a été enseveli avec pompe dans cette cathédrale.

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Novembre 2007. Notre voyage nous avait fait traverser les Dolomites et séjourner dans le Veneto. Après quelques jours passés à Venise, nous avions dirigé les roues du camping-car vers Padoue. Après l’avoir laissé sur l’immense parking de la piazza della Pace Itzhak Rabin, à deux pas du Prato della Valle, une des plus grandes places d'Europe de forme circulaire, en partie ceinte d'un petit canal, ornée de 78 statues et d'un jardin dont le jet d'eau se pare de couleurs lumineuses la nuit venue, nous sommes allés visiter tout d'abord la Chiesa degli Eremitani, restaurée après sa quasi destruction par des bombardements américains lors de la dernière guerre : le chœur est particulièrement intéressant avec ses peintures du 16° siècle. Le musée présente des œuvres locales et la pinacothèque est particulièrement riche.

Nous nous sommes dirigés ensuite vers la Capella degli Scrovegni - également nommée chapelle de l’Arena, du nom du jardin qui l'entoure - pour apprendre que, pour le jour même, nous pouvions réserver une entrée seulement pour 21 heures ! Nous avons flâné en ville et sommes revenus le soir, non sans avoir visité dans l'après-midi le sanctuaire de Saint-Antoine.

À la Capella degli Scrovegni, un film ( 20 minutes ) nous a d’abord été projeté dans le « sas de décontamination » : on y présente l'histoire de la chapelle et de ses fresques ; puis nous avons été enfin admis à contempler les fresques : coup de cœur total ! Cher Giotto, vous nous avez bluffés et les 20 minutes qui étaient accordées à notre groupe étaient bien insuffisantes pour tout voir et admirer !

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Mai 2010. C’est un voyage découverte de la Padana ( la plaine du Po ) avec visite des villes de Pavie, Crémone et Mantoue suivi d’un court séjour dans le delta du Po. Avant de revenir vers nos Alpes, nous faisons un crochet à Padoue avec l’intention de revoir ces admirables fresques de la Capella degli Scrovegni. Cette fois, notre attente fut courte mais les 20 minutes passées face aux chefs d’œuvre nous ont à nouveau émus.

Septembre 2008, lors d’un voyage en Ombrie, nous avons dirigé nos pas ( ou plutôt les roues du camping-car ) vers Assise, dont les bâtiments sont très visibles depuis la vallée, car perchés sur le mont Subasio. Notre but en venant ici était de voir les fresques de Giotto ou de Cimabue en échappant à la foule des pèlerins.... pari un peu imprudent ! Nous avons visité tout d'abord San Pietro, église d'origine romane ( XIII° siècle ), très sobre qui montre quelques fresques et une belle alliance d'arts roman et gothique.

La basilique San Francesco est composée de deux bâtiments superposés. L’église supérieure se visite à partir d'une belle place ; vaste et claire, elle présente en particulier des fresques de Giotto racontant la légende de Saint François, dont la célèbre fresque du « Sermon aux Oiseaux ». Dans la fresque intitulée « Innocent III approuvant la règle des frères mineurs », on est émerveillé par la perspective créée par une élégante tenture comme par le groupe de femmes dans la fresque intitulée « La crèche à Greccio ».

Un premier tour permet de suivre le déroulement de la légende, tandis qu'une seconde vision s'impose si l'on veut saisir la beauté des fresques. On peut dire également que l'audio-guide est indispensable pour comprendre le foisonnement des images peintes par Giotto et ses élèves ainsi que des symboles qui s'y attachent, la gestuelle des personnages, mesurée mais très expressive : enfin tout ce qui chez Giotto nous ravit.

L’église inférieure, est beaucoup plus sombre et comporte plusieurs chapelles ainsi qu'une crypte où se trouve le tombeau de Saint-François : c'est ce qui explique la foule beaucoup plus dense qui s'y presse. Plafonds et parois sont complètement recouverts de fresques relatant des vies de saints, comme celle de saint Martin, des scènes du nouveau testament, certaines de Giotto, d'autres de ses élèves ou encore de Simone Martini et tant de peintres inconnus à ce jour. On regrette le manque de lumière et l'agitation qui règne dans cette église, gênant la contemplation paisible des œuvres.... Heureusement nous avons des livres qui nous permettront de revoir en détail ces merveilleuses fresques !


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Mai 2014, nous revoici à Assise, arrivés de bonne heure avant la cohue. Nous retrouvons Assise et ses admirables ruelles bordées de maisons de pierre envahies par des hordes de Polonais ! Ces braves catholiques, par cars entiers, sont venus quelques jours auparavant à Rome pour la canonisation de leur compatriote et continuent leur voyage par des lieux de pèlerinage : groupes compacts, avec bannières et foulards aux couleurs du Vatican, sans aucun respect pour les autres visiteurs, se comportant en terrain conquis avec leurs cantiques improvisés dans les différentes chapelles des deux basiliques.

C'est surtout dans l’église inférieure, très sombre, où se trouve le tombeau de saint François, que cette foule qui avance à petits pas, nous fait abandonner l’idée de revoir les fresques admirables des voûtes : Cimabue, Giotto, Lorenzetti se sont en effet succédés pour la décoration de cette église.

Heureusement, le cycle des fresques de Giotto, dans l'église supérieure, moins envahie, nous récompense de notre patience. Nous revoyons avec émotion l’œuvre de jeunesse de Giotto qui nous conte, avec délicatesse, en 28 panneaux, l'histoire de saint François. Le Cantique aux Oiseaux est un peu moins visible et pâtit du contre-jour car il est peint sur le mur à côté de la porte d'entrée ( ouverte ce jour-là ) et c'est pourtant ce que l'on retient de cette belle légende : son immense respect des animaux « créatures de Dieu, comme les humains » une affirmation qui lui fit subir, au travers des siècles, les foudres des religieux de tout acabit.

N'oublions pas les 102 stalles marquetées ( XVI° siècle ) que l'on voit bien car cette église supérieure est très lumineuse.

Quelques jours plus tard, nous étions à Florence – une ville merveilleuse où je suis venus de très nombreuses fois. Après avoir passé du temps à la Galerie Palatine du Palazzo Pitti nous avons rejoint la Chiesa Santa Maria Novella où nous avons retrouvé des fresques superbes de Giotto mais aussi de Brunelleschi, Masaccio, Ghirlandaio…

Un merveilleux crucifix de Giotto trône au milieu de la nef. Nous aurions voulu revoir le musée San Marco, au nord de la ville mais cet établissement n'est ouvert que le matin : raté !

Le tonnerre et un énorme orage nous ont salués alors que nous quittions Florence, nous promettant de revenir encore et encore. Merci cher Giotto pour les nombreuses heures passées à admirer vos chefs d’œuvre. Grazie Maestro…


→ Les photos étant - évidemment - interdites, les vues illustrant la partie de l'article consacrée à la Capella degli Scrovegni sont de Petrusbarbygere en licence libre chez Wikimedia Commons.


→ Cliquer sur les photos pour les voir en grand format.

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