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  • Photo du rédacteurChristian B.

Gaillac

Dernière mise à jour : 24 févr. 2023

Après la halte à La Canourgue, nous avons poursuivi notre route vers les Pyrénées avec un arrêt au musée Soulages de Rodez et un bivouac à Saint-Just sur Viaur, petit village comme je les aime, loin de tout et immergé dans la nature. Le contournement d’Albi – ville déjà visitée – réalisé sans encombrements, plus loin nous avons quitté l’autoroute de Toulouse, soixante kilomètres avant la ville rose, pour gagner Gaillac.

C’était jour de marché et l’aire de camping-cars n’étant pas atteignable, nous avons erré dans les encombrements pour finalement trouver à nous poser au pied de l’abbaye, en bord du Tarn et à l’ombre de surcroît, appréciable en ces jours de canicule !

Ville millénaire, Gaillac a grandi grâce à l'agriculture florissante de sa région, le vin de Gaillac et le pastel, exportés grâce à son port et à l'activité économique de l'abbaye Saint-Michel. Ce passé a laissé l'empreinte de la brique rose dans toute la ville historique rénovée.

L’abbaye Saint-Michel a été fondée en 972, quand l'évêque d'Albi a confié un domaine aux bénédictins afin d'y fonder une abbaye, au bord du Tarn sur des terres qui avaient été occupées dans l'Antiquité par une villa gallo-romaine.

Le lieu défriché est alors mis en valeur, d'abord avec des cultures vivrières puis rapidement la vigne déjà plantée par les Romains permet un essor important. Un port est créé sur le Tarn, permettant d'exporter le vin vers Bordeaux.

L’abbaye était initialement sous l'influence de l'abbaye Saint-Pierre de Moissac, et donc indirectement celle de Cluny. Toutefois, en 1079, elle fut rattachée à l'abbaye de la Chaise-Dieu, filiale de l'abbaye Saint-Géraud d'Aurillac. Un manuscrit du chant grégorien Graduale Albiense, arrivé au monastère peu avant cet événement, est un témoignage de ce rattachement.

Le domaine monacal a été relativement épargné lors de la croisade des Albigeois dans la politique de la terre brûlée contrairement aux possessions du comte Raymond VI de Toulouse. Dès le retour de la paix, le commerce du vin reprend. Ses revenus permettent une reconstruction partielle de l'abbaye en 1273. En 1524, elle est sécularisée, un chapitre de chanoines remplace la communauté, mais le titre abbatiale est conservé.

La guerre de Cent Ans puis l'épidémie de peste noire ruinent la ville : elle perd la moitié de sa population et le commerce du vin cesse. Entre 1562 et 1572, les guerres de religion voient à plusieurs reprises des combats entre catholiques et protestants. Ils s'achèvent en 1572 par un massacre de protestants. Ces derniers sont défenestrés depuis l'abbaye et achevés dans le Tarn par des bateliers.

Après les déprédations des protestants, l'abbaye est reconstruite et redécorée entre 1570 et 1620. Avec le commerce du vin et l'essor de la culture du pastel, l'abbaye prospère à nouveau.

L'église abbatiale, devenue l'église Saint-Michel, est le siège d'une paroisse de Gaillac. À ses côtés, une cour matérialise l'emplacement de l'ancien cloître. Quant aux bâtiments de l'ancienne abbaye, ceux qui restent ont été restaurés. Ils abritent le musée de la Vigne et du Vin sur l'archéologie, la navigation sur le Tarn, le vignoble, le compagnonnage, et les traditions et arts populaires, la maison des vins de Gaillac et un caveau de dégustation.

À la fin du XIX° siècle, son domaine est vendu comme bien national par les révolutionnaires suite au décret des biens du clergé mis à la disposition de la Nation à partir de 1789.

Après un coup d’œil sur la ville et sur l’abbaye depuis le pont sur le Tarn, nous avons erré dans le centre envahi par les chalands du marché avant de revenir vers l’abbaye après un passage dans une œnothèque pour acquérir une bouteille de vin de Gaillac qui sera apprécié au repas du soir.

Un concert d’orgue est organisé durant l’été par l’association des Amis des Orgues chaque vendredi à midi et nous n’avons pas manqué l’occasion d’écouter de superbes morceaux interprétés par un organiste de talent sur le splendide orgue Cavaillé-Coll. À la fin du concert, nous avons été invités à monter à la tribune pour un riche échange entre l’organiste et son public.

Une étape agréable dans notre voyage.

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