Mardi 18 mars ( J10 ) South Georgia - Godthull & Grytviken
Selon les habitudes des bateaux de croisière qui naviguent la nuit pour permettre à leurs passagers de profiter des journées à terre, le Prof. Molchanov, bien que n’étant pas vraiment un bateau de croisière, a navigué vers le sud de la Géorgie du Sud pour atteindre Godthull, une jolie petite baie située sur la côte entre Grytviken et Ocean Harbour, au fond de laquelle se trouvent quelques restes de l'une des sept stations baleinières de l'archipel. Réveil habituel avec les infos du jour par Morten à 6 heures 30. Le ciel est un peu couvert mais la météo ne serait pas mauvaise.
Je suis du premier zodiac et, en débarquant, c’est une colonie de Gentoo Penguins ( manchots papous ) qui nous accueillent, peu nombreuse mais répartie tout au long de la plage et également dans le tussok sur les hauteurs qui dominent la baie.
Bien sûr, les otaries sont là elles aussi. Je crois qu’on pourrait passer des journées entières à les regarder jouer, venir nous narguer ou alors nous agresser selon leur caractère, sans jamais nous ennuyer …
Un cruel léopard des mers est là en embuscade à attendre son repas du jour.
Quant à la station baleinière, utilisée de 1908 à 1917 puis de nouveau de 1922 à 1929, il n'en reste plus grand chose !
On nous propose, ensuite de faire, soit une courte balade le long du rivage à regarder les manchots, soit une longue balade de 1 heure 30 à 2 heures aller et autant au retour. Sous un ciel très gris, je choisis cette balade qui nous fait monter dans des pentes assez raides où les mousses abondent puis traverser vers un plateau.
Avant de l’atteindre, la vague sente que nous suivons serpente dans des pentes franchement raides et peu engageantes, d’autant qu’ici on comprend que la pluie n’est jamais loin car la terre y est particulièrement glissante. Mais tout se passe bien. J’ai pris quelques précautions en mettant Pentax et caméscope Panasonic dans le sac. J’ai payé mon tribut à la Géorgie du Sud hier à Salisbury Plain et il ne me parait pas utile de poursuivre ma contribution.
Sur le plateau, un renne nous salue avant de prendre la poudre d’escampette. Introduit par les norvégiens des stations baleinières en 1912, on en compte de nos jours plusieurs milliers. Nous avons le choix de poursuivre sous la conduite de Troels pour aller finalement je ne sais où, et alors qu'on nous signale que chacun prend ses responsabilité pour évoluer dans un terrain assez risqué, vagabonder sur le plateau à notre guise, ce que je choisis.
Dans ma balade, je découvre un joli lac de montagne tel que nous les connaissons par exemple dans les Belledonnes, mais ici à 100 mètres au-dessus de la mer, ça surprend un peu. Beaucoup de crottes de rennes, des os aussi, mais on ne voit pas où ils sont passés, les pentes qui entourent le lac sont quasi verticales ou peu s’en faut. Après quelques rayons de soleil, la pluie se met de la partie, une pluie fine comme en Irlande.
Écrit en Géorgie du Sud le 18 mars 2008
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