Jaipur est une cité d'artisans prodigieusement habiles, je l'ai écrit, et nous ne pouvions pas la quitter pour reprendre la route vers l'ouest sans aller, sur la proposition de nos trois compagnes de voyage, faire un tour dans les bazars odorants, les ateliers de pierres précieuses et ceux de soies colorées et de cotons imprimés.
Aussi après avoir déjeuné tardivement dans une délicieuse haveli, nous sommes partis dans le gigantesque damier que constitue la capitale du Dhundhar.
Toutes les rues se coupent à angle droit et les façades des maisons, de même style et conjuguant toute la gamme des tons de rose s'alignent au cordeau créant une impression d'unité mais aussi d'harmonie.
Tous les immeubles qui bordent les larges avenues de la vieille ville sont construits sur le même plan, le premier étage en retrait du rez-de-chaussée ménageant ainsi des terrasses où les femmes trient leurs lentilles en papotant.
Au niveau de la chaussée, ce n'est que succession d'échoppes à tout-touche qui ne désemplissent pas de chalands.
Notre première visite nous a conduits dans la Gopalji ka Rasta encombrée de véhicules et où la population vit du travail des pierres précieuses et on estime que les deux tiers du commerce international passe par cette rue !
Nous sommes entrés dans un vaste atelier accueilli comme il se doit par une divinité, le dieu Ganesh, chaque entreprise mais aussi chaque foyer ou presque ayant son petit temple.
Les banquiers de nos compagnes ont dû commencer à avoir quelques sueurs froides lorsque les négociants ont entrepris de leur montrer leurs plus belles pierres...
Ils respireront lorsque l'addition révélera un prix largement inférieur à celui qu'aurait payé dans l'hexagone l'une de nos amies pour une opale.
Nous avons ensuite rejoint dans la Gopalji ka Katla un atelier d'impression sur soie et sur coton où les ouvriers, qui emploient la technique d'impression au tampon avec l’utilisation de pigments naturels, appartiennent à la communauté Khatri.
Ces Khatris impriment leurs tissus grâce à cette technique depuis déjà plusieurs siècles utilisant pour cela des combinaisons de tampons en bois de différentes formes et tailles appelés bunta.
Il y a deux principales façon d’imprimer les tissus : l’impression directe qu'on nous montrera où le tampon est trempé dans la teinture et où l’impression se fait par application du tampon directement sur le tissu. La démonstration qui est faite avec un bout de coton parle d'elle-même.
Et l’impression en réserve où le tampon, trempé dans une pâte de réserve ( en général une pâte à base de noyaux de tamarinier et de chaux ), est appliqué sur le tissu qui est ensuite teint. Lorsque la pâte de réserve est enlevée, la couleur naturelle du tissu apparaît.
Les banquiers de nos compagnes auront à nouveau quelques frayeurs lorsqu'elles feront quelques acquisitions dans le vaste magasin attenant, écharpes en soie et parures de lit en coton.
Et puis nous quittons Jaipur et ses hordes de touristes pour rejoindre Fort Barli 200 kilomètres plus loin au sud-ouest de Jaipur, hors des circuits touristiques.
La forteresse est aménagée en haveli par sa propriétaire Vera Kumari dans le palais construit par ses ancêtres rajputs il y a 341 ans, c'est superbe pour ne pas dire somptueux et son accueil sera charmant.
On comprend qu'après une longue journée dans la chaleur ( 32° à 34° ), la piscine après le dîner a été un coin apprécié !
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Je vous invite à regarder le montage audiovisuel ( 6,03 minutes ) ci-dessous.
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