En traversant une région vallonnée, nous avons rejoint Oslo, plus exactement la Sjolist Marina, où une aire de camping-cars est implantée sur un immense parking lequel a l’avantage d’être proche des musées de la presqu'île de Bigdøy, un beau quartier avec des parcs immenses dont celui de la résidence d'été des rois de Norvège et de nombreuses ambassades.
En après-midi, nous partons donc à pied pour aller visiter quelques-uns de ces musées, le Vikingskiphuset, puis le Frammuseet et enfin le Kontikimuseet.
On présente souvent les Vikings, des hommes d’origine indo-européenne qui ont vécu dans un vaste territoire allant de l’Islande à la Russie en passant par la Norvège, la Suède, la Finlande et le Danemark, comme des pillards assoiffés de sang.
En réalité, ils avaient développé aussi une civilisation agricole complexe, très hiérarchisée, ils étaient surtout de grands navigateurs - on sait aujourd'hui qu'ils avaient découvert l'Amérique bien avant Christophe Colomb - et avaient des pratiques funéraires sophistiquées, comme le montre le Vikingskiphuset.
Y sont présentés plusieurs grands bateaux découverts, bien conservés dans trois tertres funéraires près du fjord d’Oslo, où ils avaient été ensevelis il y a onze siècles pour emporter leurs importants propriétaires dans le royaume des morts.
Le bateau d'Oseberg, richement décoré, était pourvu de somptueux cadeaux funéraires pour les deux femmes à bord ; il a fallu 21 ans pour restaurer le navire et ses découvertes.
Le drakkar de Gokstad était un navire rapide, adapté aux voyages en haute mer, l'homme qui y était enterré a reçu des coups de poing aux jambes, indiquant qu'il est mort au combat...
Le bateau Tune a été construit en chêne vers 910 après JC et pouvait accueillir 24 rameurs, son mât robuste et le manque de capacité de chargement indiquent un navire de guerre.
Des pièces exceptionnelles découvertes dans les tombes sont également exposées. Et un film « Les Vikings sont parmi nous » est projeté sur le plafond et les murs du musée.
Les Norvégiens « modernes » ont été, eux aussi, de grands explorateurs des pôles, en témoigne le Frammuseet, construit ( en 1936 ) autour du Fram, un bateau en bois réputé être celui qui est allé le plus loin au nord et le plus loin au sud.
Construit en 1892 pour Fridtjof Nansen, il a également été utilisé pour les expéditions d’Otto Sverdrup ( en 1898-1902 ) et de Roald Amundsen ( en 1910-1912 ). Il est exposé avec ses aménagements intérieurs et ses objets d’origine.
Juste à côté est présenté depuis 2013 dans un autre bâtiment, le Gjoa, premier navire à avoir franchi le passage du Nord-Ouest avec Roald Amundsen et un équipage de six hommes qui réalisèrent cette expédition au cours d'un voyage de trois ans, entre 1903 et 1906.
Au Kontikimuseet sont exposés les embarcations et des objets des expéditions de Thor Heyerdahl, l'un des plus célèbres aventuriers et fervent défenseur de l'environnement.
On y trouve le Kon-Tiki, un radeau en balsa utilisé en 1947 lors d'une expédition vers l'île de Pâques, expédition qui le rendit célèbre.
Le Ra II, un bateau en papyrus, est aussi présenté ; il permit à l'explorateur de traverser l'Atlantique entre le Maroc et La Barbade en 1970.
On trouve encore une exposition sur l'expédition du Tigris et des objets de l'île de Pâques, qui comprend en particulier la copie de 10 mètres d'un Moaï !
Trois visites épatantes pour un amoureux de l'Aventure : le livre écrit par Nansen « Vers le Pole » a bercé mon adolescence me donnant sans doute le goût d'aller voir de l'autre côté de la ligne d'horizon...
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