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  • Photo du rédacteurChristian B.

L'Alta Via delle Dolomiti N°1 ~ Du Rifugio Città di Fiume au Rifugio Vazzoler

Dernière mise à jour : 24 févr. 2023

J’avais envisagé de faire le tour du superbe Pelmo, en remontant les raides pentes qui mènent à la Forcella Val d’Arcia

( 2.476 m ) puis redescendre sur le versant opposé par le sentier Flaibani pour rejoindre le Rifugio Venezia où l'étape était envisagée, projet qu’il m’a fallu abandonner à cause de difficulté de réservation. Parvenue au Rifugio Coldai, l'Alta Via N°1 va nous faire contourner par l'ouest le somptueux et imposant massif de la Civetta, passant au plus près de sa gigantesque paroi nord, la « paroi des parois », « Die Wand aller Wände » des germaniques qui sont fascinés par cette paroi. Et puis, cela sera l'occasion en faisant halte au Rifugio Vazzoler de raviver des souvenirs puisque il y a longtemps j'étais venu ici avec Jean-Louis†, un ami d'enfance, pour une semaine d'escalades extrêmes...


♦♦♦♦

J06 – Lundi 15 septembre ~ Rifuge Città Di Fiume → Palafavera → Rifugio Sonino al Coldai

Départ 7 h 57, arrivée 11 h 30, 9,6 km, D+ 605 m, D- 393 m, itinéraire bien balisé. Difficulté T2. Nous ferons la majeure partie de l'étape sous le soleil. Carte avec le parcours - détails techniques - fichier GPS [ clic ]

À nouveau, la matinée commence sous une brume légère, alors que, les génisses ont passé la nuit... dans le bois voisin transformant le sentier en chemin fangeux mais sur une assez courte distance. L'herbe est bien suffisante et riche aux abords du refuge !

Le début de la journée se déroule sur le sentier « 472 » qui serpente dans la forêt ; nous traversons ensuite un magnifique pierrier sous le Pelmo, où notre sentier reste assez bien tracé, matérialisé par des cairns ou de la peinture.

Un petit bois et une courte descente, amènent au Passo Stolanza ( 1.766 m ), col routier où se trouve le refuge-hôtel du même nom.

Sur un kilomètre environ, il convient de cheminer le long de la route par une sente étroite mais bien protégée de la circulation routière clairsemée au demeurant ; une piste conduit ensuite à la ferme Malga Fontana Freda. Nous remontons le pré situé derrière la ferme, par le sentier « 568 », étroit, raide et glissant, pour arriver à un petit plateau où les ramasseurs de myrtilles sont à l'ouvrage.

Une piste descendante amène à un carrefour alors qu'un important troupeau de brebis rejoint une pâture avant de prendre le chemin de la plaine.

Mes amis, Christiane et Pierre, un peu attardés, auront le privilège d'arriver en même temps qu'eux et d’admirer le travail du berger et de ses chiens pour le rassemblement des bêtes.

Le sentier « 556 », se présente tout d'abord sous la forme d'une piste caillouteuse, fort désagréable d'où de nombreux raccourcis qui ne sont pas meilleurs...

La brume se fait plus épaisse alors que nous parvenons à l'arrivée du monte-charge qui dessert le Rifugio Sonino Al Coldai ( 2.132 m ) de la section Veneto du Club Alpino Italiano, lequel se présente sur un écriteau comme étant un bâtiment « technologique » avec Wi-Fi, accès internet, etc. Il a été érigé à l’extrémité nord de l’imposant massif de la Civetta ( traduction : civetta = chouette… hou hou ! ).

Notre chambrette donne sur la vallée et le brouillard qui se lève laisse entrevoir un panorama sur le Pelmo, avant l’arrivée de la pluie quotidienne. Les chocards sont bien contents de se mettre à l'abri sous l'avant-toit devant notre fenêtre... L'environnement du refuge est quasi minéral, nous apprécions d'autant plus son confort « cosy ».

J07 – Mardi 16 septembre ~ Rifugio Sonino al Coldài → Rifugio Vazzolèr

Départ 8 h, arrivée 12 h, 9,1 km, D+ 358 m, D- 776 m, itinéraire bien balisé. Difficulté T2. Nous ferons la majeure partie de l'étape avec le brouillard. Carte avec le parcours - détails techniques - fichier GPS [ clic ]

Avec le petit déjeuner, le gardien du refuge nous sert la météo locale, nous promettant une journée sans pluie et nous avons très envie de le croire car une brume bien humide nous prive de l'ensemble du paysage. Le sentier « 560 » grimpe à la Forcella Coldài ( 2.191 m ), au-dessus du petit lac éponyme alors que la brume se déchire un moment nous permettant de voir les parois impressionnantes de la face nord de la Civetta, haute de 1.200 mètres et longue de six kilomètres ! Sur la crête entre la Torre Coldai et la Torre d'Alleghe, deux chamois nous font la joie de se montrer, leur silhouette se découpant élégamment sur le ciel .

Le parcours vallonné – que nous ferons en compagnie d’un groupe de sympathiques randonneurs parisiens - nous amène tout d'abord au col Negro Coldài ( 2.203 m ), puis passe au pied des pierriers sous la face nord de la Civetta où ont été ouvertes de très grandes voies d’escalade, comme la fameuse voie Solleder - Lettembauer, en 1925 ( première voie niveau VI… avec le matériel de l’époque ! ). Inséré dans cette immense muraille, un glacier bien caractéristique, dont la forme rappelle celle du Glacier Carré de la Meige.

Depuis la Forcella di Col Roàn ( 2.017 m ) où nous laissons sur notre droite le sentier qui mène au Rifugio Tissi, annoncé à 20 minutes et qui, quand il fait beau, constitue un superbe belvédère face à la Civetta , notre itinéraire se poursuit plein sud au travers de gros blocs de calcaire, entre lesquels le sentier se faufile, bien balisé par des cairns : dans les Dolomites la matière première pour l’édification des cairns ne manque pas !

L’immense paroi continue vers le sud offrant au regard une série de tours et sommets secondaires dont celui de la Su Alto ( 2.951 m ) avec son splendide spigolo nord-ouest, où une voie a été ouverte par les marseillais Georges Livanos et Robert Gabriel en 1951. Cette ascension avait constitué une avancée mémorable dans le monde de l’escalade : ce fut la voie la plus difficile ouverte dans les Dolomites à cette époque. Mais la voie n’existe plus : un éboulement gigantesque l’a détruite le 16 novembre 2013, entraînant la destruction quasi totale du spigolo. Nous sommes impressionnés par la taille de cette saignée et par l’énormité de l’amoncellement de blocs de rochers et de dépôts sablonneux qui se sont accumulés à ses pieds ; ces dépôts se mélangent aux restes de neige des avalanches.

Traversant le val Civetta au milieu des épicéas, nous arrivons au début d'un synclinal verdoyant, aux allures quelque peu jurassiennes, que les troupeaux ont manifestement quitté depuis peu. Le terrain est spongieux, avec une végétation caractéristique : on longe une tourbière, traverse un ruisseau qui murmure en passant et nous admirons la grande variété de fleurs qui sont encore bien épanouies. Les colchiques dominent et chacun peut chanter allègrement la comptine : Colchiques dans les prés.... c'est la fin de l'été...

La brume se déchire laissant apparaître la Torre Venezia et sa formidable face sud, point sud extrême de la Civetta … J’en ai réalisé l’ascension par la voie Tissi. J’ai essayé de me souvenir du tracé de l’itinéraire, d’apercevoir le pin mugo sur lequel nous avions fait relais avant la « fameuse » traversée de 40 mètres très impressionnante et délicate, toujours classée en VI- ! Souvenirs, souvenirs…

Au sentier fait rapidement suite une piste descendante, pierreuse et inconfortable. Le Rifugio Vazzoler est là, blotti dans une clairière au milieu des mélèzes, à 1.714 m d'altitude. À côté du refuge, une jolie chapelle.

La brume est à nouveau bien présente, générant une humidité tenace. En début de soirée, nous avons apprécié la douce chaleur du poêle : nous sommes bien peu nombreux au refuge et dans notre chambrette, nous pouvons ainsi bénéficier d'une couverture supplémentaire... Le bonheur tient à si peu de chose !


→ Cliquer sur les photos pour les voir en grand format

Je vous invite à regarder le montage audiovisuel ( 6,19 minutes ) ci-dessous.


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