De Crookhaven à Castletownbere ( Bantry Bay )
La côte ouest de l’Irlande, sauvage et préservée, est peu fréquentée par les bateaux de plaisance. Pourtant, si certaines îles ont été abandonnées après la seconde guerre mondiale - pas d’électricité, plus d’instituteur, ni de curé - en contrepartie, la richesse et la diversité de la vie marine sont ici étonnantes.
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Mardi 22 juin. Nous avons largué nos amarres dans la nuit pour doubler l'un des points les plus au sud-ouest de l'Irlande... N'étant pas de quart, je n'ai donc pas vu au petit jour le feu du phare de Mizen Head implanté sur la pointe du même nom, un phare presque coupé du monde, auquel on accède de nos jours par un pont qui le relie à la côte laquelle s'avance de façon spectaculaire dans l'océan… Une station de signalisation fut construite pour avertir les navires en mer du danger des roches du rivage...
Au jour, il pleut et une grosse perturbation est annoncée pour la journée suivante.
Aussi après avoir doublé la péninsule de Sheep's Head nous sommes nous engouffrés dans la baie de Bantry, profonde échancrure de 35 kilomètres dans la côte irlandaise allant nous mettre à l'abri tout au fond en mouillant devant Glengarriff, petit village entouré de montagnes escarpées.
Nous sommes bien sûr descendus à terre mais avec la pluie incessante nous n'en avons pas vu grand chose.
Mercredi 23 juin. La perturbation est centrée sur l'Irlande et le vent soufflait fort ( et même très fort ) lorsque nous avons quitté les lieux.
Une heure plus tard, dans un fort clapot qui secoue le voilier, notre solent ( une voile d'avant à hisser à la place d'un génois lorsque le vent est soutenu ) s'abat sur le pont, une pièce soutenant l'étai largable ayant cassé !
Monter en tête de mat dans ces conditions n'est guère faisable aussi nous sommes-nous dirigés vers Castletownbere.
En raison du coup de vent, tous les pécheurs sont ici à l'abri et nous nous sommes mis à couple en cinquième rangée.
Les pécheurs irlandais sont sympas ! Comme notre voisin voulait bouger son bateau pour aller faire le plein de gazole, il nous a demandé de nous déplacer sur la rangée suivante. Pour s'excuser du dérangement ( ? !), quelques minutes plus tard, c'est un seau plein à ras bord d'écrevisses qu'il nous a donné !
Le remplacement de la pièce cassée a été assez rapidement effectué par l'équipe, skipper en tête de mat !
Alors que le soleil consentait à revenir, nous sommes partis visiter le petit village qui vit essentiellement de la pêche, et attire les touristes en quête d’authenticité et de tranquillité.
Une escale imprévue mais les imprévus font aussi le charme du voyage ... après !
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