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Photo du rédacteurChristian B.

Balade berrichonne

Dernière mise à jour : 24 févr. 2023

L’automne passé, me rendant dans l’ouest j’avais mis au programme de mon voyage un vagabondage berrichon. J’ai quitté donc nos Alpes, passant très classiquement par les « Terres Froides », puis Vienne, les environs de Saint-Étienne avant de gagner Roanne...

Saulcet, dans l'Allier : un panneau indique une église du XI° siècle ; son magnifique clocher surmonté d'une flèche octogonale en pierre bourbonnaise nous incite vivement à la visiter. Mais, sur la placette devant l'église, nous remarquons qu'un pneu arrière est bien dégonflé. Par chance, nous voyons un petit garage de campagne comme on n’en fait plus juste en face de la place ; nous avons tout de suite l'explication de cet incident : la valve est fendue. Nous repartons avec une nouvelle valve...

Après un arrêt à Ainay-le-Viel ( église et château malheureusement fermés ), nous arrivons à Saint Amand-Montrond.

Nous trouvons un stationnement fort sympathique et très calme, au bord du canal, que nous préférons à la grande aire, située près d'un centre commercial et à proximité d'une route très passante de l’autre côté de la ville. Au crépuscule, une promenade sur les deux rives du canal est l'occasion de photos de reflets dans l'eau avec les silhouettes des canards et d'une conversation très instructive avec une dame intarissable sur le sujet.


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Saint Amand-Montrond est une ville ancienne fondée au VII° siècle autour d'une abbaye sur la rivière Marande, en amont de son confluent avec le Cher. Un passage à l'office du tourisme tôt le lendemain et nous voilà munis d'un itinéraire de visite de la vieille ville, de l'église Saint-Amand et de la citadelle.

L'église Saint-Amand actuelle a été érigée au XII° siècle : le chevet date de cette époque ainsi que le beau portail en plein cintre, polylobé à double vantaux qui montre des influences espagnoles dues au passage des pèlerins revenant de Saint Jacques de Compostelle.

La nef principale est accompagnée de deux nefs latérales avec des chapelles de style gothique flamboyant. L'influence byzantine est très visible dans la décoration des chapiteaux.

Plusieurs maisons à colombages sont visibles dans la calme ville ancienne. La forteresse, située sur une butte présente encore de solides remparts et domine la ville.

En fin de matinée, nous reprenons la route. À quatre kilomètres de Saint Amand, l'abbaye cistercienne de Noirlac a été construite au XII° siècle : elle accueille actuellement des concerts ou des expositions ; l'église est également utilisée pour l'enregistrement de CD de chants grégoriens.

C'est un ensemble d'une grande sobriété, conformément à la règle de cet ordre, les décorations sont absentes et c'est la beauté de la pierre qui est parfaitement mise en valeur.

Les bâtiments conventuels et l'église sont construits autour d'un cloître aux belles voûtes d'ogives, beaucoup plus ornementé que le reste des bâtiments, la salle du chapitre, les réfectoires, les dortoirs des moines ( superbe charpente ).

Un passage dans le village de La Celle nous permet de voir l'église Saint-Blaise dont la façade porte de mystérieuses sculptures qui font songer à une rixe avec des animaux fabuleux; le XII° siècle était une époque où l'humour n'était pas absent des exercices religieux ! À l'intérieur, l'art roman se déploie avec ses chapiteaux historiés, aux décors très variés. Le mausolée de Saint Sylvain sculpté, en particulier d'une scène amusante représente l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem.

Nous arrivons ainsi au château de Meillant, château privé dont la construction a débuté au XIV° siècle. En attendant l'heure de la visite, nous sommes invités à découvrir une exposition de maquettes de divers villages, d'intérieurs de maisons anciens, du château lui-même et une collection de jouets. Le parc nous invite aussi à la promenade. La façade ouest, baignée par les douves, est très austère alors que la façade orientale est richement décorée.

La visite du château commence par la chapelle dont l'autel est surmonté d'un retable représentant des scènes de la passion et éclairée de vitraux du XVI° siècle ( les photos ne sont pas autorisées à l’intérieur du château ).

Le château compte 90 pièces mais on ne peut en visiter qu'une dizaine car il sert toujours de résidence à la famille de Rochechouart. Les pièces sont richement meublées : la salle à manger, le grand salon avec son immense cheminée du XVI° siècle surmontée d'une loggia pour les musiciens, quelques chambres ou le cabinet de travail montrent un goût qui, évoluant au fil des siècles, s'est parfaitement adapté aux obligations des différentes époques.

Nous sortons pour admirer la façade orientale qui rappelle le style des châteaux de la Loire avec ses deux tourelles d'escaliers de style gothique fleuri, et cette ornementation foisonnante faite de personnages, de végétation luxuriante, de colonnettes...

Le Guide Vert nous incitant à passer voir l'église de Chalivoy-Milon, nous tentons une visite, peu sûrs de la trouver ouverte... mais la chance nous sourit ! Une petite porte latérale nous permet d'accéder à l'intérieur où trois personnes nous accueillent, ravies de nous faire partager leur passion.

Nous avons ainsi une visite guidée de l'église avec la description des fresques remarquables qui décorent tout le chœur et une partie de la nef. Ces fresques superbes réalisées au XII° siècle, ont été longtemps ignorées, protégées par un enduit jusqu'en 1868. Des épisodes de l'ancien et du nouveau testament nous sont contés avec une richesse de couleur et une finesse de traits épatants. Dans une petite niche a été découverte une fresque représentant un crocodile, animal sacré du Nil, faisant allusion à la fuite en Égypte...

Un Christ triomphant dans une mandorle complète cette collection de fresques connues dans le monde entier, y-compris au Japon !

Les hasards du voyage nous ont comblés dans cette journée qui s'achève sur l'aire de camping-cars de Dun sur Auron au bord du canal du Berry.

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Une nouvelle journée commence par une visite de la ville : la construction de la collégiale Saint Étienne a été entreprise au XII° siècle : son chevet roman construit en partie avec du grès rouge comporte deux chapelles rayonnantes. L'église étant fermée, nous nous dirigeons vers le beffroi et regagnons notre parking par les remparts.

Nous arrivons à Bourges, où nous stationnons sur l’aire réservée aux camping-cars, près du stade, très bien située car proche du centre historique et que j’ai déjà utilisée à diverses reprises. Nous allons visiter la ville en consacrant notre temps aux deux principaux monuments : la cathédrale et le palais de Jacques Cœur, en suivant l'itinéraire conseillé sur le Guide Vert, au travers de la ville ancienne.

La cathédrale est dédiée à Saint Étienne. Sa construction commença à la fin du XII° siècle et se poursuivit lors de l'époque gothique, en particulier lorsque le riche duc de Berry la dota de sa verrière. Mais de nombreux rajouts ou suppressions ainsi que des destructions lors des guerres, en modifièrent l'aspect au fil des siècles.

Les cinq portails, de taille différente, sont exceptionnels et montrent toute la richesse de l'art sculptural du XIII° siècle. Plusieurs épisodes de la bible sont ainsi représentés comme le jugement dernier sur le portail principal.

L'intérieur est très lumineux ; les vitraux, dont les plus anciens datent du XII° siècle et les plus récents du XVII° siècle sont un merveilleux ensemble de couleurs chatoyantes. Une horloge astronomique datant de 1424, logée dans un meuble carré, est un ensemble complexe avec les phases de la lune, les signes du zodiaque...

Et nous voici au palais de Jacques Cœur, dit le « Grant Maison », que ce riche marchand fit édifier au XV° siècle et décorer dans le style de la fin du moyen âge... on sent d'ailleurs des influences de la Renaissance. Ce bâtiment ne fut jamais habité par le Grand Argentier, emprisonné sur une dénonciation calomnieuse et contraint à l'exil. Le palais passa ensuite par différents propriétaires qui ajoutèrent quelques éléments de décoration ou de confort, avant d'être acheté par la ville de Bourges.

À l'extérieur, que ce soit à l'entrée ou dans la cour intérieure, personnages, armoiries et symboles royaux, animaux, scènes de la vie quotidienne, devise de la famille, s'allient harmonieusement pour constituer un décor d'une richesse fabuleuse.

L'intérieur n'est pas meublé mais subsistent encore les cheminées et les beaux dallages dont certains sont d'époque. Les combles sont remarquables : la voûte en bois de châtaignier est en forme de carène de bateau renversée. Enfin, tout au long de la visite, notre jeune guide nous a fait remarquer de nombreux éléments de confort : un système de chauffage, des étuves...

Avant de quitter Bourges, passage à l'église Saint-Pierre le Guillard et son clocher-porche massif. La nef de cet édifice contemporain de la cathédrale, est constituée de voûtes dites « sexpartites » reposant sur des colonnettes dont les chapiteaux montrent une décoration variée : personnages, animaux fabuleux, végétation.

Sur la route, nous assistons à un merveilleux coucher de soleil, l'astre du jour jouant au travers des nuages, dans une symphonie d'ors et de gris... et, après plusieurs tentatives pour trouver un lieu pour passer la nuit, nous nous arrêtons sur l’aire de camping-cars d’Athée-sur-Cher, située sur la rive gauche du Cher, à 21 kilomètres de Tours.

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Nous avons repris notre route d’abord en direction de l’ouest où nous avions rendez-vous puis vers le sud, notre projet étant de faire un « grand tour » familial nous faisant passer par les Hautes Pyrénées et le Languedoc avant de regagner les Alpes en fin de semaine.

PS Merci à ma passagère dont les notes de voyage constituent la trame de cet article.


→ Cliquer sur les photos pour les voir en grand format

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