Après une longue journée de navigation sur la Baltique, nous avons enfin débarqué à Turku, en Finlande et bien que 19 heures avaient sonné à l'heure finlandaise, le programme, le sacro saint programme°, nous fait prendre la direction de Rauma, une petite ville à 100 kilomètres plus au nord.
C’est l’une des plus anciennes villes de Finlande, connue pour sa dentelle et son dialecte. Mais c’est aussi une ville culturelle avec ses musées, sa riche histoire et ses nombreux événements.
Fondée en 1442, Rauma a la chance – peut-être unique au monde – de posséder DEUX sites classés sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO : le site funéraire de l’âge de bronze de Sammallahdenmäki et Vanha Rauma ( le vieux Rauma ). Aujourd’hui Rauma est une ville portuaire et industrielle qui compte 40.000 habitants.
Nous avons rejoint le petit hameau de Loppi à 22 kilomètres à l’est de Rauma et, avant que la nuit ne tombe, nous avons tenté de résoudre l’énigme – toujours pas résolue – de Sammallahdenmäki, un site funéraire datant de la période scandinave de l’Âge de Bronze et de l’Âge de Fer précoce ( 1.500 à 50 ans avant notre ère ), témoignage des croyances et coutumes d’enterrement de la communauté qui vivait alors en Finlande de l’ouest.
Le site s’étend sur un kilomètre et regroupe 36 cairns funéraires de taille et formes diverses. Le plus grand et le plus célèbre tas de pierres serait selon la légende appelé Kirkonlaattia ( sol de l’église ). Selon un récit populaire on pense que c’était une église inachevée du peuple Hiisi ( des démons )…
Au risque de choquer, j'avoue que pour moi, les tas de pierres, quand il ne reste plus que des cailloux, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé que ce soit ici avec les finnois, en Italie avec les romains ou en Grèce avec les hellènes.
Après une nuit bien tranquille sur le petit parking du site, nous avons rejoint sous un ciel bien chargé la ville de Rauma, la plus grande ville en bois de Scandinavie encore debout mais aussi une ville unique pour la dentelle.
C’est une vieille tradition qui perdure depuis le milieu du XVIII° siècle avec la pratique de la dentelle au fuseau ; la ville a connu son moment de gloire à l’époque où les coiffes en dentelle étaient à la mode. Les dentellières gagnaient de si grosses sommes d’argent que, selon un préfet de la cité, cette activité devait être considérée comme une industrie.
Aujourd’hui, Rauma est le premier port papetier de Finlande ainsi que le plus grand port de conteneurs de la côte ouest du pays.
Nous avons traîné dans les rues du vieux Rauma, situé en plein cœur de la cité, un quartier vivant avec ses cafés à l’ambiance décontractée, ses boutiques et ses maisons en bois. Le quartier en compte plus de 600 datant du XVIII° et du XiX° siècles. Toutes portent un nom indiqué sur une petite plaque ovale sur l'un de ses murs ou plus généralement à côté de la porte d'entrée.
Nous sommes entrés dans la Pyhän Ristin Kirkko ( l’église de la Sainte-Croix ), qui était l’église d’un monastère franciscain. Si l'aspect extérieur - en granit - est austère, l'intérieur est richement décoré.
Nous avons pu admirer des fresques du début du XVI° siècle, plusieurs panneaux peints, un beau triptyque prussien du XV° siècle et une chaire finement décorée.
Nous avons aussi traînassé au kauppatori ( la place du marché ) ; on y vend comme partout des tas de choses mais surtout des fleurs, des légumes et des baies, celles-ci … au litre ! Nous avons craqué pour des barquettes de fraises avant de quitter la cité alors que le ciel se déchargeait sur nos têtes.
° En fait, ce n'est pas un programme que nous avons mais un fil rouge qu'on aménage au fur et mesure qu'on avance. Parfois, nous sommes en avance et d'autres jours, nous sommes en retard sur ce sacré programme...
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