Surplombant le quai Saint-Jacques le long de la Vilaine, l'ancienne abbatiale Saint-Sauveur, établie là par Saint Conwoïon en 832 avec l'appui de Nominoë, futur premier roi de Bretagne, a été l'une des plus importantes de Bretagne au Moyen-âge.
Quant à l’abbaye, un vaste ensemble de quatre bâtiments entourant le cloître plus deux bâtiments adossés, elle a été fondée en 832 et le cardinal de Richelieu fait reconstruire les bâtiments, en 1649 pour en faire le plus prestigieux monument roman de Bretagne.
Outre son chœur à pans coupés d'une singulière pureté, l'abbatiale a conservé son clocher avec flèche de pierre ( début XIV° siècle ), qui aurait été doublé si la façade avait été achevée. La nef actuelle date du XI° siècle.
Les Eudistes y développent un collège en 1839, devenu un lycée catholique, raison pour laquelle, pendant deux siècles, ce patrimoine a été découpé en deux entités.
À partir des années 1980 et durant dix années, Georges Migaud, qui a été le directeur du collège, s'est battu pour les réunir et les mettre en lumière en obtenant le classement aux titres des Monuments Historiques des bâtiments conventuels entourant le cloître, mais aussi ses galeries ou encore la salle de l'ancienne sacristie, dite chapelle des congrégations.
Depuis 2008, soutenu par la Direction régionale des affaires culturelles, la Région, le Département, la Ville et de nombreux donateurs, le comité redonnais de l'enseignement catholique, qui en est le propriétaire, s'est engagé dans un vaste programme de restauration qui lui aussi pris dix ans, un long chemin qui valait la peine d'être parcouru.
Je stationne devant le Tribunal ( comme à l’occasion de mon dernier passage il y a une dizaine d’années ), en plein centre-ville, un sacré coup de chance car il y a foule ( c'est jour de marché ) et, contournant l’hôtel de Richelieu ( XVII° siècle ) devenu l’hôtel de ville, je me dirige vers l’abbatiale, mais elle n'est pas accessible ( dernière importante tranche de restauration en cours ), dommage.
J'entre dans la première cour du collège Saint Sauveur redevenu ce qu'il était un cloître.
Le reste du collège est fermé durant les vacances scolaires, dommage mais les souvenirs sont bien là puisque j’ai été pensionnaire du collège de mes 10 ans à mes 15 ans, des années terribles qui m’ont marqué et dont je conserve un fort mauvais souvenir, tant du collège lui-même que de la ville et ses alentours car l’hiver les champs étaient inondés offrant un triste spectacle lors des promenades ( obligatoires ) du jeudi et du dimanche après-midi ...
Aujourd’hui, ma courte visite terminée, je redécouvre une ville pimpante sous le soleil, descendant la Grand’Rue et ses maisons à pans de bois, traversant le canal de Nantes à Brest et m’arrêtant un temps devant les élégantes demeures d’armateurs du Quai Duguay-Trouin, la tour Richelieu, l’Hôtel de Carmoy, les greniers à sel du XVII° siècle,...
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